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Aide à la rédaction

Guide de rédaction inclusive du CVM

Le cégep du Vieux Montréal reconnait l’importance de prendre en compte, dans ses communications, l’ensemble des personnes qui composent sa communauté.

Puisque l’emploi du masculin générique, qui a longtemps prévalu dans la rédaction des textes, ne s’inscrit pas dans cette perspective, le Comité consultatif de la langue du CVM propose, à partir de trois grands principes, différentes stratégies d’écriture permettant de représenter le mieux possible les femmes, les hommes ainsi que les personnes qui ne s’identifient à aucun genre ou qui s’identifient à un autre genre.

Le comité recommande la féminisation lexicale lorsqu’il est spécifiquement question d’une femme dans un texte.

Le comité recommande la féminisation lexicale lorsqu’il est spécifiquement question d’une femme dans un texte.

La féminisation lexicale

Lorsqu’il est question d’une femme, la féminisation des titres, des noms de professions et des autres appellations de fonctions est à préconiser. Elle peut se faire à l’aide du féminin usité au Québec ou à l’aide du terme épicène marqué par un déterminant féminin.

Féminisation lexicale à l’aide du féminin usité

Exemples : autrice (ou auteure), cégépienne, chercheuse, directrice, étudiante, historienne, professeure, technicienne, etc.

Terme épicène marqué par un déterminant féminin

Exemples : une anthropologue, une architecte, une bibliothécaire, une graphiste, une philosophe, une sociologue, etc.

Note : Antidote féminise par défaut les noms de métiers et de fonctions avec la forme féminine recommandée par l’Office québécois de la langue française. Pour connaitre cette recommandation officielle, on peut aussi aller directement sur le site de l’OQLF ou consulter le Multidictionnaire de la langue française.

La rédaction inclusive vise à représenter les genres de façon équitable en supprimant l’emploi exclusif du masculin générique.

La rédaction inclusive vise à représenter les genres de façon équitable en supprimant l’emploi exclusif du masculin générique. Ainsi, afin de rédiger des textes les plus inclusifs possible, le comité propose différents moyens : l’emploi de termes épicènes, de termes génériques et de doublets. Il est à noter qu’il est plus facile de rédiger un texte qui représente les genres de manière équitable dès le départ que de modifier un texte rédigé au préalable au masculin générique.

L’emploi de termes épicènes

Les termes épicènes présentent la même forme au féminin et au masculin. Il existe des noms, des adjectifs et des pronoms épicènes. Il faut garder en tête que l’emploi au singulier des noms épicènes n’est pas neutre, puisque le déterminant en indiquera le genre. Ainsi, seul l’emploi au pluriel de ces mots permet une appellation épicène.

Noms épicènes

Exemples : les collègues, les gestionnaires, les membres du personnel, les ministres, les protagonistes, les responsables, les scientifiques, les spécialistes, etc.
*Les personnes qui font des études supérieures sont des étudiantes ou des étudiants ; le mot « élève », qui désigne toute personne recevant une formation dans une institution scolaire, est donc moins précis dans un contexte collégial.

Adjectifs épicènes

Exemples : agréable, apte, calme, candide, dynamique, efficace, énergique, habile, spécialiste, etc.

Pronoms épicènes

Exemples : on, personne, plusieurs, qui, quiconque, tu, vous, etc.

L’emploi de termes génériques

Les termes génériques désignent une catégorie entière de personnes et n’ont pas de connotation genrée.

Noms collectifs

Exemples : la classe, la communauté étudiante, la direction, l’équipe, le groupe, le personnel, etc.

Autres termes génériques

Exemples : l’être, l’individu, le personnage, la personne, etc.

L’emploi de doublets (formes féminine et masculine des noms et des pronoms)

Ce procédé s’effectue au moyen de doublets complets ou abrégés (le signe typographique à privilégier est le point).

Doublets complets

Exemples de noms : les cégépiennes et les cégépiens, les étudiantes et les étudiants, les finissantes et les finissants, etc.
Exemples de pronoms : elles et ils, chacune et chacun, etc.

*L’accord en genre de l’adjectif et du participe passé en relation avec plus d’un nom ou d’un pronom doit se faire au masculin selon la règle traditionnelle, sauf si tous les noms ou pronoms sont féminins. On écrira donc, par exemple, « les étudiantes et les étudiants inscrits au cours » en prenant soin de mettre le nom féminin avant le nom masculin pour respecter la règle de proximité.

Doublets abrégés

Exemples de noms : les employé.e.s , les étudiant.e.s, les professeur.e.s, etc.
Exemples de pronoms : chacun.e, tou.te.s, etc.

*La forme abrégée permet de contourner la règle d’accord énoncée ci-dessus. Étant donné que le féminin d’un bon nombre d’adjectifs et de participes passés est formé par l’ajout d’un « e », la forme abrégée permet d’accorder ces derniers en genre avec les noms auxquels ils se rapportent. On peut donc écrire « les étudiant.e.s inscrit.e.s au cours ».

Note
Les doublets abrégés compromettent la fluidité de la lecture à haute voix. C’est pourquoi leur emploi est déconseillé dans la rédaction de textes susceptibles d’être lus oralement ou d’être traités par des logiciels de synthèse vocale. On recourra donc surtout aux doublets abrégés dans des contextes où l’espace manque (affiche, tableaux, formulaires) ou pour des textes destinés à une lecture visuelle.

Astuces

Astuces permettant d’éviter le doublet
Supprimer un complément du nom désignant des personnes si le contexte est explicite

Exemple : À la dernière assemblée départementale, la majorité des professeures et des professeurs a voté en faveur de l’adoption du Guide de rédaction inclusive du CVM.

Utiliser des tournures impersonnelles

On évitera d’écrire : « L’étudiante ou l’étudiant peut s’inscrire au cours. »
On écrira plutôt : « Il est possible de s’inscrire au cours. »

Privilégier, comme sujet d’une phrase, un nom qui ne désigne pas des personnes plutôt qu’une reprise pronominale

On évitera d’écrire : « L’étudiante ou l’étudiant effectuera une recherche d’envergure. Il ou elle présentera son travail en trois parties. »
On écrira plutôt : « L’étudiante ou l’étudiant effectuera une recherche d’envergure. Ce travail devra présenter trois parties. »

Opter pour des verbes à l’infinitif, notamment dans la description de tâches

On évitera d’écrire : « Il ou elle rédige une dissertation. »
On écrira plutôt : « Rédiger une dissertation. »

Astuces permettant d’éviter l’accord en genre
Rédiger des phrases à la voix active plutôt qu’à la voix passive

On évitera d’écrire : « Les étudiantes et les étudiants ont été sélectionnés […]. »
On écrira plutôt : « Le comité a sélectionné les étudiantes et les étudiants […]. »

Opter pour un groupe nominal impersonnel plutôt qu’une phrase subordonnée

On évitera d’écrire : « Si vous vous êtes absentés, vous devrez vous enquérir de la matière vue pendant le cours. »
On écrira plutôt : « En cas d’absence, vous devrez vous enquérir de la matière vue pendant le cours. »

Le Comité consultatif de la langue du CVM a choisi de promouvoir, dans un premier temps, la rédaction inclusive de textes tout en respectant les règles actuelles et le lexique officiel de la langue française...

Le Comité consultatif de la langue du CVM a choisi de promouvoir, dans un premier temps, la rédaction inclusive de textes tout en respectant les règles actuelles et le lexique officiel de la langue française, considérant que les pratiques d’écriture émergentes sont multiples et en constante évolution. Toutefois, lorsqu’un texte porte spécifiquement sur une personne ou un groupe de personnes non binaires, le comité recommande d’adapter la langue à leur réalité par l’utilisation des pronoms néologiques et par l’omission des marques de genres et des titres de civilité.

L’emploi de pronoms néologiques

Les pronoms néologiques suivants permettent de tenir compte des personnes non binaires et de les désigner de façon adéquate.

Pronoms néologiques à préconiser

iel (fusion de « il » et « elle »)
iels (fusion de « ils » et « elles »)
cellui (fusion de « celui » et « celle »)
ceuses (fusion de « ceux » et « celle »)

L’omission des marques de genres et des titres de civilité

Lorsque l’on désigne une personne non binaire (ou un groupe de personnes non binaires) ou que l’on s’adresse à elle, le comité recommande d’omettre toute désignation genrée et tout titre de civilité masculin ou féminin.

Omission des désignations genrées

Exemple : On écrira « Frédérique Tremblay, qui étudie en Génie mécanique, a remporté le premier prix » plutôt que « Frédérique Tremblay, étudiant en Génie mécanique, a remporté le premier prix », qui identifie Frédérique au sexe masculin.

Omission des titres de civilité

Exemples : On écrira « Je vous présente Claude Ladouceur » plutôt que « Je vous présente madame Claude Ladouceur », qui identifie Claude au sexe féminin.
Dans le cas d’une lettre que l’on adresse à quelqu’un, on évitera la formule d’appel traditionnelle, soit « Monsieur, […] » ou « Madame, […] » et on écrira plutôt « Bonjour, […] ».

Documentation numérique

Documentation numérique

ARBOUR, Marie-Ève et Hélène de NAYVES. Formation sur la rédaction épicène, Office québécois de la langue française, 74 pages, oqlf.gouv.qc.ca/redaction-epicene/20180112_formation-redaction-epicene.pdf

BUREAU DE VALORISATION DE LA LANGUE FRANÇAISE ET DE LA FRANCOPHONIE. Inclusivement : Guide d’écriture pour toutes et tous, Montréal, Université de Montréal, 2019, 11 pages, francais.umontreal.ca/fileadmin/francophonie/documents/Guide_de_redaction_inclusive/UdeM_Guide-ecriture-inclusive.pdf

CONSEIL DES MONTRÉALAISES. Le langage non sexiste : un autre pas vers l’égalité entre les femmes et les hommes, Mémoire déposé au conseil municipal, Montréal, Conseil des Montréalaises, 2019, 27 pages, ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/page/cons_montrealaises_fr/media/documents/memoire-le_langage_non_sexiste.pdf

QUÉBEC, BUREAU D’APPROBATION DU MATÉRIEL DIDACTIQUE. Rédiger des guides d’enseignement de façon non sexiste, 3e éd., Québec, Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2013, 10 pages, education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/dpse/ress_didactiques/RedactionNonSexiste_2014.pdf

Rédaction inclusive, dans le guide « Points de langue », Antidote 10, [logiciel], Montréal, Druide informatique inc., 2020.

Documentation imprimée

LESSARD, Michaël, et ZACCOUR, Suzanne. Grammaire non sexiste de la langue française : le masculin ne l’emporte plus !, Saint-Joseph-du-Lac, M Éditeur, 2017, 190 pages.

VILLERS, Marie-Éva de. Multidictionnaire de la langue française, 6e éd., Montréal, Québec Amérique, 2015, 1855 pages.

Le Comité consultatif de la langue était formé de

Le Comité consultatif de la langue était formé de Mylène Boisclair (directrice générale), Amélie Brault (spécialiste en moyens et techniques d’enseignement), Céline El Masri (directrice adjointe des études), Anna Hains-Lucht (étudiante), Laura-Maria Hernandez Restrepo (étudiante), Krystel Jobin (conseillère en communication), Martine Lampron (agente de soutien administratif), Claudia Lebeau (technicienne en travaux pratiques), Nathaly Ledoux (professeure de français responsable du PAFÉ), Ariane Legault-Venne (spécialiste en moyens et techniques d’enseignement), François Régimbal (professeur de sociologie),
Natalie Richard (professeure de français), Catherine Rouleau (professeure de philosophie), Caroline Roy (directrice des services aux étudiants) et Anne-Louise Savary (directrice des communications et des affaires corporatives).

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